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Festival Salines en Musique - Le principe de plaisir - Compte-rendu

Il y a trois ans, Anne-Marie Réby jetait son dévolu sur la région de Salins-les-Bains pour y lancer les Rencontres Internationales de Musique de Chambre du Jura. Paysages pastoraux, églises, Fort Saint-André (édifié par Vauban), Villa Palladienne de Syam constituent l’écrin dans lequel se love ce festival - sans que la municipalité de Salins manifeste à son égard quelque reconnaissance pécuniaire. On doit à l’enthousiasme des organisateurs et à la fidélité d’un public totalement conquis le succès de l’entreprise.

Le niveau d’excellence se vérifie avec le concert donné dans la Collégiale Saint-Anatoile à l’acoustique pourtant rétive par la flûtiste Juliette Hurel (photo), les violonistes Stéphanie-Marie Degand, Tedi Papavrami, l’altiste Geneviève Strosser et les violoncellistes Marc Coppey et Xavier Phillips. Belles envolées lyriques dans Beethoven (Sérénade pour flûte, violon, alto op 25) et Mozart (Quatuor en ré majeur pour flûte et cordes). L’émotion est à son comble dans le Quintette à cordes en ut majeur de Schubert dont se détache l’archet aérien et lumineux d’un Tedi Papavrami au sommet de son art.

Outre trois Préludes de Debussy sous les doigts cursifs de Claire Désert, on admire dans la superbe Rotonde de la Villa Palladienne de Syam l’engagement du ténor Fabrice Dalis dans des mélodies de Duparc, accompagné avec tact et grandeur par François-Frédéric Guy. Dans les Anciennes Ecuries du même lieu, l’alto sensible de Geneviève Strosser, très bien soutenue par Claire Désert, donne un sentiment de fragilité à la Sonate « Arpeggione » de Schubert, tandis que la voix de Fabrice Dalis se fait ludique dans des lieder sur des chants populaires irlandais et écossais de Beethoven.
Par la grâce d’une exécution à la ferveur contagieuse, le Quatuor pour piano et cordes op 25 de Brahms montre exemplaire de puissance rythmique, de transparence du discours et d’effusion lyrique. François-Frédéric Guy, Tedi Papavrami, Geneviève Strosser et Marc Coppey rivalisent d’énergie, de poésie à fleur de peau et de vivacité rythmique. La convivialité et la connivence sont au rendez-vous, à l’image d’un festival qui fait de l’art de vivre une raison d’être partagée par tous.

Michel Le Naour

Salins-les-Bains, Collégiale Saint-Anatoile ; Syam, Villa Palladienne, 7 et 8 juillet 2012

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Photo : Benjamin de Diesbach
 

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