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Simon Steen-Andersen à l'Ensemble 2e2m - Un avant-goût d'après-demain - Compte-rendu
Dès le 8 janvier prochain, 2e2m fera entendre l’œuvre du Jordanien Saed Hadadd, son compositeur en résidence pour l'année 2013. Cependant, ce 13 décembre au Goethe Institut, l'ensemble prenait un peu d'avance et proposait de découvrir trois partitions du Danois Simon Steen-Andersen (né en 1976) (photo), qui accompagnera la saison... 2014.
Les deux premières œuvres relèvent de l'étude. C'est le cas en particulier de In-side-ou-side-in... pour guitare, composé en 2001 et joué ici par la toujours impeccable Caroline Delume, une œuvre qui ne s'appréhende qu'en forme d'oxymore : aridité poétique, pianissimo furioso etc. La seconde, dans l'ordre d'interprétation, a les apparences de l'expérimentation : Study for string instrument #2 (2009) réunit un violon et un violoncelle (mais la partition autorise toute combinaison d'instruments à cordes) qui jouent exclusivement des glissandos, confrontés à une pédale whammy – bien connue des amateurs de guitare rock – manipulée sur scène par le compositeur lui-même, qui transpose ainsi le son des instruments jusqu'à deux octaves. Si la dimension fantaisiste voire ludique est évidente (le compositeur revendique l'importance visuelle de l'interprétation), elle est rapidement dépassée au fur et à mesure que le trio se densifie et se complexifie. L'invention musicale est plus grande encore avec Besides (2003), qui convoque un double trio : un trio à cordes et un autre – flûte, piano et violon – amplifié et filtré, où Simon Steen-Andersen montre une maîtrise peu commune de la lutherie électronique. Deux mondes sonores s'imbriquent sous la direction, d'un dynamisme électrisant, de Pierre Roullier.
Ce concert qui célébrait l'action du Deutscher Akademischer Austauschdienst (Office allemand d'échanges universitaires), auprès duquel Simon Steen-Andersen a été en résidence, a permis de réentendre Mozart Sound Introspection, trio à cordes d'Aurel Stroe (1932-2008), résident de l'institution en 1972. Là aussi, comme chez Steen-Andersen, la vision du geste instrumental s'unit amoureusement à l'écoute.
Jean-Guillaume Lebrun
Paris, Goethe Institut, jeudi 13 décembre 2012
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Photo : DR
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