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Jean-Claude Casadesus et l’Orchestre National de Lille - Anniversaires en triplé

Michel Guy dépêchant Jean-Claude Casadesus (photo) à Lille savait-il que ce jeune homme allait réinventer dans la capitale du Nord une vie musicale florissante ? S’il pouvait voir aujourd’hui le chemin parcouru, la place centrale qu’occupe l’Orchestre National de Lille dans la vie culturelle de toute une région, il n’en croirait pas ses yeux.
Et voici que Jean-Claude Casadesus célèbre tout à la fois cinquante ans de carrière, quarante ans de vie commune avec « son » Orchestre, et qu’il va souffler ses quatre-vingt bougies. Et si c’était d’abord l’anniversaire d’une fidélité exemplaire ?

Les propositions n’ont jamais manquées pour que l’un des plus talentueux chefs de sa génération quitte Lille et même l’hexagone. Mais non, il est resté, ancrant sa vie et son œuvre dans une région et dans ses paysages, dans son tissu social, allant jouer aux usines, aux prisons, aux villages. Le Nord lui doit tout simplement d’avoir gardé cette tradition de musique si vivante, si naturelle, si partagée par tout le corps social qui fut pourtant durement éprouvé, autant que celui de la Lorraine.
 

Jean-Claude Casadesus et Mstislav Rostropovitch en 1976 © Ugo Ponte
 
La musique comme un don mais d’abord comme un plaisir. Bien des soirées et des matinées exemplaires par les choix du répertoire et des solistes ont défilé depuis le 3 janvier 1976 lorsque Jean-Claude Casadesus et son orchestre accouchèrent de leur premier concert. Rostropovitch était venu les adouber avec rien moins que le Concerto de Dvořák !
 
Au moment de ce croisement d’anniversaires, Casadesus veut une Résurrection, et il la cherche évidemment chez Mahler, ce compositeur qui le fascina toujours, et qu’il défendit ardemment. Je me souviens de ses conversations avec George Sébastian qu’il avait invité à diriger son orchestre, Mahler était au centre de leurs échanges, Casadesus savait la passion du chef hongrois pour ce compositeur, et aussi, surtout, qu’il avait été l’assistant de Bruno Walter.

Donc Résurrection ! L’Orchestre National de Lille accueille le Chœur Philharmonique Tchèque de Brno, le concert est doublé ; prenez vos place tôt, le Nouveau Siècle va se bonder rapidement pour cette fête de la musique et de la fidélité !
Enfin, notez dès à présent le programme J. Strauss, Offenbach et Lehár que Jean-Claude Casadesus et ses musiciens donneront les 16, 21 et 22 décembre avec la complicité de Véronique Gens.

Jean-Charles Hoffelé

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Olene Tokar (sop.), Hermine Haselböck (mezz.), Chœur de la Philharmonique Tchèque de Brno, Orchestre National de Lille,  Jean-Claude Casadesus.
Mahler : Symphonie n°2 « Résurrection »
20 novembre 2015 – 20h
21 novembre 2015 – 18h30
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle
www.concertclassic.com/concert/resurrection-0
 
 
 Photo Jean-Claude Casadesus © Ugo Ponte

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