La XXe édition de Mars en Baroque s’ouvre dans une quinzaine de jours ; une édition 2022 qui marque le 30e anniversaire de Concerto Soave. A la tête de la manifestation et de l’ensemble, Jean-Marc Aymes (photo) a construit, pour la première, une programmation baptisée « Mort et Transfiguration » et conduira le second au long d’une tournée qui fera étape en Finlande pour trois concerts consacrés aux compositeurs marseillais et provençaux.
« A l’origine de la création de Concerto Soave, se souvient Jean-Marc Aymes, il y a une rencontre avec María Cristina Kiehr en 1988 ou 1989. Il y a aussi la volonté commune de créer une formation qui mettrait à l’honneur le répertoire italien du XVIIe siècle. En 1992 l’ensemble enregistrait son premier CD consacré à des œuvres de Giovanni-Felice Sances. Depuis la discographie s’est enrichie d’une dizaine d’opus et en comptera un nouveau dans quelques mois puisque nous enregistrons cette année pour Lanvellec éditions (1) un CD d’œuvres de Peri et d’India dont le titre sera Il Canto Nobile. »
 C’est en 2007 que Mireille Quercia décidait de confier à Jean-Marc Aymes et à Concerto Soave la direction et l’administration de Mars en Baroque, festival consacré à la musique baroque à Marseille, qu’elle avait créé quelques années auparavant avec son association Euterpes ; et c’est en 2008 que le claveciniste signait sa première programmation. « A ce moment là nous nous sommes installés à Marseille, se souvient Jean-Marc Aymes, c’était dans l’ordre logique des choses. Depuis, le festival a grandi et Concerto Soave a poursuivi son travail en tant qu’ensemble musical, mais aussi en tant que structure organisatrice de Mars en Baroque et que producteur délégué, notamment pour l’orchestre L’Armée des Romantiques. »
 

Un Festival et son Prélude
 Après deux saisons pour le moins perturbées, Jean-Marc Aymes a décidé de baptiser la XXe édition de Mars en Baroque « Mort et transfiguration » ; une forme de clin d’œil à la conjoncture – et à Richard Strauss dont le poème symphonique n’est pas au programme ! Le directeur musical a mis à profit les temps morts liés au covid pour inventer la transfiguration. « Au départ, confie-t-il,
il y avait deux projets qui devaient marquer cette vingtième édition du festival, aussi bien que les trente ans
de Concerto Soave. Il y avait La Dafne
 de Marco da Gagliano, l’un des premiers chefs-d’œuvre de l’opéra, dont l’argument est tiré des métamorphoses d’Ovide. Il y avait aussi la Messe de Requiem de Jean Gilles,
la plus belle messe des morts baroque, dont les tragiques harmonies devaient faire écho aux sombres méditations de Bossuet.
Une fastueuse célébration mortuaire, et une émouvante histoire de métamorphose : le thème de cette édition anniversaire était trouvé. »
Jean-Marc Aymes se plait à souligner que la complicité et l’investissement du Conservatoire Pierre-Barbizet de Marseille – dirigé par Raphaël Imbert – établissement qui fête, lui, son bicentenaire, ont permis la naissance d’un véritable prélude à Mars en Baroque qui sera offert entre le 1er et le 18 mars. « Douze rendez-vous coordonnés par Christine Lecoin qui permettent à la jeune génération d’approfondir ses connaissances et de transfigurer les musiques anciennes. »
Quant au festival proprement dit, il s’ouvrira la 16 mars avec La Dafne de Marco da Gagliano et se refermera le 3 avril avec le Vespro della Beata Vergine de Monterverdi (par les forces du CNSMD de Lyon menées par Lionel Sow). Entre temps, le Concerto Soave, le Ricercar Consort (associé au merveilleux archet de Lucile Boulanger), l’Armée des Romantiques, Le Poème Harmonique et bien d’autres auront fait battre le cœur de la musique baroque.